Détecteur de métal

Comment retrouver des objets perdus (et des cailloux) dans son jardin
JCZD

L’automne dernier, je perdais une vieille serpette et un bout de tôle inox alors que je jouais à m’entraîner au lancer: glissés sous les hautes herbes, j’étais incapable de mettre la main dessus. Fort heureusement, j’avais acheté un détecteur de métal chinois bon marché plusieurs années auparavant ; je l’avais alors prêté à un pote qui végétait chez lui pour le motiver à sortir, ce qui avait fonctionné un temps avant que, lassé de trouver des objets sans valeur, il me l’avait rendu.

Il me manquait cepandant les batteries pour le faire fonctionner, et je n’avais pas trop envie d’en acheter juste pour cet usage: on sait comme ces objets vieillisset mal. La solution était d’utiliser un accu LiPo mais il me fallait le connecteur, ce que j’ai enfin pu me procurer la semaine dernière. L’adaptateur branché et le beau temps présent, je pouvais me lancer.

Mode d’emploi

J’avais exprès acheté un détecteur 100% analogique, d’une part parce que ça se répare plus facilement, d’autre part car ça permet de mieux comprendre les phénomènes physiques sous-jacents que lorsque l’on a un programme chinois potentiellement mal écrit qui fait l’interface entre la signal brut et ce que l’utilisateur perçoit. Comme j’étais incapable de calilbrer intuitivement l’appareil, je cherchais le mode d’emploi que je trouvais assez facilement ; je voulus l’imprimer afin de pouvoir le consulter dehors avec l’appareil, et je constatais que c’était un livret (tant mieux, j’ai depuis peu une imprimante double-face) sur du papier US Letter (tant pis, je n’ai que du A4) en mode portrait alors que le contenu est en mode paysage (tant pis). Il m’a quand même fallu pas loin d’une demi-heure pour remettre ça dans le bon sens et sur le bon format de page en m’énervant contre Inkscape (qui est très bien pour certains trucs mais m’énerve de plus en plus pour d’autres, notamment sa gestion du focus lorsque l’on undock les dialogues mais aussi parce que le mode multi-page est vraiment très limité) pour réussir à imprimer mon livret du premier coup (et m’apercevoir que j’aurais l’argement pu réduire la taille de moitié). Bref, j’étais content qu’il n’y ait que 8 côtés de pages car c’est à peu près la limite que je tolère de faire à la main : et comme je ne veux pas vous infliger ça, voici le PDF pour le MD 5008 à imprimer double-face lié par le petit côté.

Calibration

Serez-vous surpris si je vous annonce que le mode d’emploi ne m’a presque servi à rien? Comme c’est si souvet le cas, ces machins traduit du choinois restent du chinois et on n’y comprend pas grand chose : si je trouvais presque immédiatement ma serpette, lorsque je me dirigeais vers l’autre zone de fouille c’est à force de tâtonnement que je suis enfin arrivé à me servir de l’appareil. Toutefois, je ne vous dirais pas comment j’ai fait: c’est plus amusant et instructif de trouver tout seul. Et si la construction mécanique de l’appareil laisse vraiment à désirer (presque pas utilisé, le plastique est déjà cassé de tous les côtés ; la poignée est aussi très peu ergonomique et très inconfortable) la sensibiliité de l’appareil est telle que dans cette seconde zone d’environ 12m² ça bippait sur près de 60% de la surface.

Recherche

Après avoir compris à peu près comment me servir de l’appareil et muni d’un pioche que je gardais non loin, je commençais à trouver des bouts de ferraille. D’abord des gros, puis de plus en plus petit. Puis des objets non-ferreux comme des restes de bougies à réchaud en alu, un couteau à beurre partiellement en argent et une petite cuillère en inox de toute évidence perdus lors d’une séance de grillades. Puis plus de ferraille: un tire-bouchon, et une grille pour le poisson dont je n’avais pas vraiment souvenir m’être servi.

Mais je ne trouvais toujours pas mon bout de tôle inox, pourtant bien plus gros que la plupart des objets retrouvés ici. Comme j’apprenais encore à régler l’appareil, je m’améliorais constamment afin de délimiter plus précisémment les zones à creuser. Et je peux vous affirmer que l’appareil est vraiment sensible (peut-être trop?) car j’ai trouvé des cailloux parfois pas plus gros que ce qu’on peut tenir dans un poing fermé1 : même si j’ai d’abord douté que c’était ça, une fois les avoir jeté un peu plus loin je n’avais plus le tûûût un peu agaçant de l’appareil. Parfois, après avoir creusé suffisemment, j’en arrivais à la conclusion qu’il s’agissait d’un gros caillou situé encore plus profond sous terre. Puis, après avoir supprimé la plupart des intérférences, je trouvais enfin mon bout de tôle inox, caché sous le sapin attenant, sous quelques millimètres d’aiguilles.

Conclusion

Ergonomie

Il faut impérativement revoir l’ergonomie du matériel. Et il faut pouvoir le poser quand on creuse sans le dérégler (ou l’éteindre, ce qui le dérègle inévitablement). Et pouvoir changer facilement la bobine dont j’avais collé le connecteur à la colle chaude (j’ai perdu pas loin de 5 minutes à essayer de calibrer un appareil dont le connecteur de bobine était juste assez sorti pour ne plus faire contact). Mais ça c’est pour une prochaine fois, en particulier lorsque j’aurais réparé l’imprimante 3D.

Préparation du terrain

Je me réjouis de perdre à nouveau quelque chose à cet endroit précis: maintenant que j’ai enlevé les machins sans valeur (et surtout la majorité des cailloux), ce sera beaucoup plus facile. Mon conseil donc: avant de vous lancer à la recherche d’un quelconque trésor pirate ou pièce de monnaie perdue par un noble romain, faites une première recherche avant le passage de Barbe-Rousse ou Gracchus Nenjetépus, vous gagnerez du temps la fois suivante.

Le Butin

Ci-dessous, ce que j’ai réussi à trouver (sans les cailloux, parce que ça intéresse qqn des bouts de calcaire? Il y a en a de semblables en arrière-plan et pour tenir le mode d’emploi) en à peu près une heure.

Butin de la détection du jour


  1. souvent de la taille du briquet voir même plus petits ↩︎